jeudi 29 octobre 2015

5 livres qui me font de l’œil

Entre la rentrée littéraire de septembre, la reprise des émissions littéraires, mon abonnement au magazine Lire et Noël ainsi que mon anniversaire qui approchent ... 
Autant vous dire que ma wishlist explose en ce moment ! 
Comme je ne peux décemment pas vous présenter 45 livres j'ai fait un tri et je vous dévoile mon top 5 des romans qui me font envie (mais genre vraiment trop trop) 
et 
il y aura un petit extra à la fin ;)

L'aviatrice, Paula Mclain, Ed. Presses de la cité




Beryl Markham a deux ans lorsque sa famille s'installe au Kenya en 1904. Très vite abandonnée par sa mère, elle est élevée par son père – entraîneur de chevaux de course – et par les natifs de la tribu Kipsigi, qui vivent sur les terres paternelles. Cette éducation non-conventionnelle pour quelqu'un de son rang fait d'elle une jeune femme audacieuse et farouche, qui voue un amour sans bornes à la nature sauvage et se moque de la bienséance. De mariages ratés en liaisons contrariées – elle tombe éperdument amoureuse de Denys Finch Hatton, l'amant de l'auteure Karen Blixen –, Beryl va peu à peu s'imposer comme l'une des femmes les plus singulières de son temps. Elle sera la première aviatrice à accomplir un vol transatlantique en solitaire d'est en ouest...

J'avais eu un véritable coup de cœur pour Madame Hemingway (de Paula Mclain, aussi, vous l'aurez compris n'est-ce pas). Je m'étais complètement laissée transporter par la plume de l'auteure et j'attendais avec impatiente de pouvoir enfin relire quelque chose d'elle. Encore une fois, il semble que Paula Mclain veuille nous transmettre, au travers de l'écriture, le destin d'une femme forte et de caractère, qui doit se battre pour faire sa place dans un monde d'hommes. Comme vous le savez certainement c'est exactement le genre d'histoire qui me passionne. Alors pourquoi résister ?

La source, Anne-Marie garat, Ed. Actes Sud



Venue au Mauduit, petit village de Franche-Comté, au motif officiel d'obtenir de la mairie l'autorisation, pour ses étudiants en sociologie, de consulter les archives communales de cette si banale petite bourgade française, la narratrice, hantée par la sombre énigme de son propre passé familial, ignore qu'elle va y faire une rencontre décisive en la personne de Lottie, solide et intimidante nonagénaire, désormais seule occupante de la vaste demeure des Ardenne, construction aussi baroque qu'extravagante édifiée sur des terres de mauvaise assise dans un méandre de la rivière qui coule en contrebas du bourg. Soir après soir, la vieille dame qui, faute d'hôtel au village, accepte de loger la visiteuse, dévide pour elle l'histoire du domaine où elle est entrée comme bonne d'enfant à l'orée du XXe siècle. Mais faut-il la croire sur parole, elle qui dit n'être que la récitante des fantômes qui ont jadis habité ces murs, ou sont partis vers l'Afrique, le Tonkin ou les forêts du Yukon ? Et que faire du récit de cette conteuse acharnée qui, sans avoir jamais quitté sa campagne, rêve peut-être à haute voix quelque exotique roman de la filiation dont elle contraint la narratrice à devenir la dépositaire ? Où les histoires prennent-elles source et où vont-elles une fois racontées ? La narratrice, écoutant la vieille Lottie, devine-t-elle en quoi celle-ci va éclairer son propre destin ? Car les récits ni les contes ne sont d'inoffensives machines et leurs puissants sortilèges s'entendent à recomposer jusqu'à la matière même du temps.

Pourquoi ? Dans un premier temps grâce à la couverture que je trouve absolument superbe. Pas vous ? Elle est juste parfaite pour la saison hivernale ! Encore une fois, on est face à une histoire de famille mais pas seulement. J'imagine (et j'espère) qu'on va aussi s’intéresser au lien que vous créer les deux femmes et ça, j'adore ! Je vous en donnerai des nouvelles dès que ce roman aura rejoint ma PAL.

Les gens dans l'enveloppe, Isabelle Monnin, Ed. JC Lattès



En juin 2012, j’ai acheté sur Internet un lot de 250 photographies d’une famille dont je ne savais rien. Les photos me sont arrivées dans une grosse enveloppe blanche quelques jours plus tard. Dans l’enveloppe, il y avait des gens à la banalité familière, bouleversante. Je n’imaginais alors pas l’aventure qu’elle me ferait vivre.
J’allais inventer la vie de ces gens puis je partirais à leur recherche. Un soir, j’ai montré l’enveloppe à mon meilleur ami, Alex Beaupain. Il a dit : « On pourrait aussi en faire des chansons. » L’idée semblait folle.
Le livre contient un roman, un album photo, le journal de bord de mon enquête et un disque, interprété par Alex, Camelia Jordana, Clotilde Hesme et Françoise Fabian. Les gens de l’enveloppe ont prêté leur voix à deux reprises de chansons qui ont marqué leur vie.
Les gens dans l’enveloppe est ainsi un objet littéraire moderne et singulier. Faisant œuvre de vies ordinaires, il interroge le rapport entre le romancier et ses personnages. Il est surtout l’histoire d’une rencontre, entre eux et moi.

Je trouve l'idée GÉNIALE ! Premier motif donc. 
J'aime beaucoup Alex Beaupain ! Deuxième motif. 
Je suis une grosse curieuse et j'ai envie de savoir si les gens dans l'enveloppe sont finalement (un peu) comme Isabelle Monnin les avait imaginés. Troisième et dernier motif.

Camille, mon envolée, Sophie Daull, Ed. Philippe Rey



Dans les semaines qui ont suivi la mort de sa fille Camille, 16 ans, emportée une veille de Noël après quatre jours d'une fièvre sidérante, Sophie Daull a commencé à écrire. Ecrire pour ne pas oublier Camille, son regard "franc, droit, lumineux", les moments de complicité, les engueulades, les fous rires ; l'après, le vide, l'organisation des adieux, les ados qu'il faut consoler, les autres dont les gestes apaisent... Ecrire pour rester debout, pour vivre quelques heures chaque jour en compagnie de l'enfant disparue, pour endiguer le raz de marée des pensées menaçantes. Loin d'être l'épanchement d'une mère endeuillée ou un mausolée - puisque l'humour n'y perd pas ses droits -, ce texte est le roman d'une résistance à l'insupportable, où l'agencement des mots tient lieu de programme de survie : "la fabrication d'un belvédère d'où Camille et moi pouvons encore, radieuses, contempler le monde".

L'histoire est poignante, mais je ne suis pas fan des témoignages. Sauf que là, d'après tous les articles que j'ai lus et après avoir vu le passage de l'auteure dans La Grande Librairie, il est question de littérature plus que du simple récit de la douleur de perdre un enfant. Sophie  Daull écrit parce qu'il le faut et c'est finalement toujours comme ça avec la littérature ; que l'on raconte une "histoire vraie" ou une fiction. Il faut être poussé par la nécessité absolue de l'écriture. Alors évidemment, je suis intriguée. 

De rage et de douleur le monstre, Térézia Mora, Ed. Piranha



Auto-boulot-dodo. Voilà à quoi se résumait la vie de Darius Kopp. Jusqu'à ce qu'il perde son travail et que sa femme Flora se suicide. Depuis, complètement apathique, il ne sort plus de chez lui, tue le temps en regardant la télévision et ne se nourrit plus que de pizzas. Un jour pourtant, poussé dehors par son ami Juri, il décide de reprendre les choses en main : il se résout à lire le journal que sa femme écrivait en hongrois et à disperser ses cendres. Mais où ? Dans le village hongrois où elle est née, à Budapest, en Slovénie, au pied du mont Ararat, en Grèce ? Darius entreprend alors un long voyage à travers l'Europe, en quête de la vérité sur sa femme et sur lui-même.
Dense, picaresque, foisonnant, le roman de Terézia Mora multiplie les possibilités de lecture grâce à une langue à la fois littéraire et informelle, à l'alternance des points de vue au sein d'une même phrase et à sa présentation typographique originale.

Une fois n'est pas coutume, j'ai d'abord flashé sur la couverture. C'est ensuite le côté voyage à travers l'Europe qui m'a attiré et enfin la redécouverte d'une femme qu'on a aimé. Il y a ici tous les ingrédients pour faire un très joli livre, alors il ne reste plus qu'à lire ! 
Ah ! j'oubliais, je n'ai jamais rien lu des éditions Piranha, ça sera donc l'occasion. 


Facéties de chats, Benjamin Lacombe, Sébastien Perez, Ed.  Margot




Voilà le petit plus. 
D'abord, j'aime beaucoup les univers de Lacombe et Perez, ensuite j'adore les chats (et le thé, les plaids et les bougies, plus cliché tu meurs) et enfin je suis absolument fan depuis le début des éditions Margot ! Je pense que c'est suffisant pour vouloir absolument cet album !


Vivez, Lisez (et allez dans vos librairies) !




dimanche 18 octobre 2015

La langue selon Novarina

"Les langues en savent plus que nous. Il faut les porter à notre oreille : et parfois ne plus du tout les savoir pour les entendre."



La langue inconnue, voilà bien un titre intriguant... 

Le résumé :

« Pacoter : marcher dans le pacot (sorte de boue), patiauquer : marcher dans la patiauque (autre sorte de boue, un peu plus gluante)... Le pacot et la patiauque sont à distinguer du diot – boue argileuse – et de la ouafe – boue de neige fondue. »
Valère Novarina travaille les langues qui l'habitent, les met en scène, les compare, les déploie dans leurs contextes, leur parentés, leurs timbres, leurs souffles, leurs accents, leurs rythmes. Dans "Une langue inconnue", le patois savoyard avec toutes ses nuances et le hongrois chantant pour Valère enfant sont des langues en mouvement.

 Mon avis :

Si vous pensez que vous allez lire ce livre de 49 pages en 30 minutes je vous arrête tout de suite. Bien que le livre soit très petit, il est bien difficile de le survoler. Il faut prendre le temps de comprendre ce que l'auteur veut nous transmettre. Novarina choisit ses mots avec soin afin de permettre au lecteur d'entrevoir précisément ce qu'il ressent face à la langue. Pour l'auteur, le chercheur, l'homme de mots, les langues sont "pour toujours des bêtes respiratoires à jamais imprévisibles"(p-8) et il faut donc les apprivoiser, à la manière de la lecture de ce livre. 

Ce que j'aime dans la pensée de Valère Novarina c'est le fait qu'une langue ne soit pas résumée seulement aux mots ; elle est aussi défini par ses silences, son souffle et sa respiration. Et en rapportant cela au caractère écrit de la langue on peut faire une belle place à la ponctuation (que j'ai toujours trouvée tellement importante, tellement indispensable). La langue vit, se meut, et "chaque mot" est un "animal phonétique" (p-31). Les mots prennent soudain un sens nouveau, ils ne sont pas simplement les véhicules d'une histoire, ils sont eux-mêmes, dans leur identité propre l'histoire. 
Pour Novarina la langue ne doit pas rester enfermée, elle remplit l'espace, comme au théâtre, elle prend toute sa place dans le vide. On peut d'ailleurs lire à la page 45 " Le langage n'est pas introspectif. Une opération anatomique s'effectue : le langage est montré dehors. Le langage se manifeste dans l'espace." 
J'aime énormément cette vision des mots et de la langue, ce respect infini et cette douceur à choisir et assembler les sons. C'est ce que j'aime chez Novarina, c'est cet amour immodéré du langage. On peut aimer un livre pour son intrigue, son dénouement, ses personnages ... Chacun peut décider de ce qui lui importe le plus. Dans mon cas il est clair que la qualité principale que doit posséder un livre est son texte, sa langue. L'auteur représente pour moi un assembleur de mot, un magicien du son et lorsque je commence à lire un livre "presque" à haute voix, alors la magie a opéré. 

Si vous êtes des amoureux de la langue, des langues, de ces sons 1000 fois répétés, joués et assemblés alors lisez ce livre absolument. 
Valère Novarina nous prouve, une fois de plus, sa passion du langage et aussi, il faut bien le dire, son génie d'analyse. 

Vivez, Lisez. 

"La langue est la matière humaine invisible" 

samedi 17 octobre 2015

Zen, Maxence Fermine

J'ai reçu ce livre grâce à un partenariat sur Livraddict. Je remercie vivement les éditions Michel Lafon pour m'avoir fait découvrir ce livre de Maxence Fermine dont je n'avais jamais rien lu. 




Le résumé :


"Chaque jour, de l'aube au crépuscule, Maître Kuro pratique l'art subtil de la calligraphie.


Pendant de longues heures, dans un recueillement proche de la plénitude, il reste agenouillé devant un rouleau de papier de riz et le couvre d'encre noire. 

Peu lui importent le vaste monde et ce qui le régit depuis des siècles. Il vit concentré sur son labeur et sur la direction, la finesse du trait qu'il dessine à main levée.
Avec verticalité, harmonie, simplicité et élégance.
Ainsi va la vie, tranquille et apaisante, de Maître Kuro.


Jusqu'au jour où"


Mon avis :



Je m'attendais à me laisser porter par une écriture très poétique qui me laisse rêver.
Bon, le style n'est pas aussi fin que je pensais mais ça n'entache pas ma lecture. Les chapitres sont très courts et parfaitement agencés et au vue du récit ça a toute son importance ! Les 10 premiers chapitres m'ont laissé un peu dubitative car on oscille entre de très jolies descriptions et des parties tellement informatives qu'on se croirait sur une page d'encyclopédie. 
Cependant, il y a un véritable déclic au chapitre 10 où on bascule clairement dans un récit. Le personnage de Maître Kuro prend soudain toute sa place, il en impose et on s'attache enfin à lui. On sent que quelque chose va se passer, que l'histoire commence. Je me suis totalement attachée à cet homme tout en finesse, en délicatesse et en sagesse. Il apporte au récit  calme et sérénité. 
Le personnage, l'écriture et la calligraphie, tout est maintenant en parfaite adéquation. C'est à partir de là que j'ai commencé à écouter de la musique normalement destinée à des exercices de Tai chi et de Qi qong. Etrangement je me suis moins attachée a Yuna (je ne vous dit pas qui c'est, ça serait comme de manger la moitié du gâteau). J'aurai aimé qu'on creuse un peu plus son caractère, que le roman dure un peu plus longtemps pour nous laisser le temps de contempler la relation qui va se créer entre elle et le Maître. 

Voilà, c'est ça, le roman manque de pages, on aimerait rester un peu plus longtemps dans cet univers, le découvrir plus en profondeur, se laisser envelopper entre l'encre et les fleurs de cerisier (ou d'Hibiscus, ceux qui ont lu le livre comprendront). La partie calligraphie est très jolie, mais encore une fois, tout cela est trop rapide ! 
Cependant l'écriture est comme le coup de pinceau du Maître et c'est une belle réussite. On sent que Maxence Fermine a vraiment travaillé à la manière du calligraphe afin de nous faire ressentir le frisson du pinceau sur le papier de riz blanc. Et on imagine tout  fait le rendu de l'encre noire. 

On est face à une très belle déclaration d'amour à l'art de l'écriture. 

Finalement, j'ai passé un très bon moment avec ce livre mais malheureusement c'était bien trop court. J'aurai souhaité me laisser transporter un peu plus dans l'univers proposé par Maxence Fermine. J'ai à peine eu le temps de rentrer dans le cœur de l'histoire qu'arrivait déjà la dernière page. Certains passages auraient mérité plus d'approfondissement, plus de détails afin de connaitre les personnages et leur histoire.  Par exemple je m'attendais vraiment à une description en détail au chapitre 27 afin de me représenter véritablement le lieu.
Je reste donc un peu sur ma faim, mais le livre est d'une très jolie qualité et d'une belle sérénité. 



Vivez, Lisez !

Pour retrouver les livres publiés chez Michel Lafon : http://www.michel-lafon.fr/

Entre dans le cadre du Challenge "les 5 continents" organisé par drussnaga sur Livraddict.

vendredi 16 octobre 2015

Ça aussi, ça passera ...

Ça aussi, ça passera, ou comment un personnage m'a rarement autant agacé !



Le résumé :


"C’est l’été, la saison préférée de Blanca. Après le décès de sa mère, elle quitte Barcelone pour s’installer dans la maison de vacances familiale de Cadaqués. Sur cette terre riche des souvenirs de son enfance, sous le soleil de la Méditerranée, elle cherche l’apaisement. Mais elle ne part pas seule, une troupe disparate et invraisemblable l’accompagne : ses deux ex-maris, les fils qu’elle a eus d’eux, ses amies Sofía et Elisa, son amant Santi et, bien entendu, sa mère défunte, à qui elle ne cesse de parler par-delà la mort, tant cette disparition lui semble difficile et inacceptable. 
Les baignades, les promenades en bateau et les siestes dans le hamac vont se succéder, tout comme ces longs dîners estivaux au cours desquels les paroles s’échangent aussi facilement que les joints ou les amours. Les souvenirs affleurent alors, faisant s’entrelacer passé et présent. Blanca repense à cette mère fantasque, intellectuelle libre et exigeante, qu’elle a tant aimée et tant détestée. Elle lui écrit mentalement une lettre silencieuse et intense dans laquelle elle essaie de faire le bilan le plus honnête de leur relation douloureusement complexe. 
Elle lui dit avec ses mots tendres, drôles et poignants que face à la mort elle choisit l’élégance, la légèreté, la vie. 
Elle lui dit qu’elle choisit l’été et Cadaqués car elle sait que ça aussi, ça passera. "

source : Gallimard. 

Voilà le pitch, comme ça, ça donne vraiment super envie, en tout cas moi ça m'a donné envie, sans compter que les critiques et les libraires en font l'éloge partout. C'est que ça ne doit pas être si mal, pour une fois que tout le monde est à peu près d'accord, tout le monde... sauf moi visiblement !
Je crois qu'un personnage ne m'a jamais autant insupporté !

Donc c'est l'été et la mère de Blanca vient de mourir après une longue agonie. 
Blanca, maman célibataire, très citadine, et très paumée. 
Elle se retrouve totalement paumée après la mort de sa mère avec qui, pourtant elle a eu des rapports plutôt compliqués les derniers temps. Son moyen pour se sentier encore vivante ? le sexe, la séduction, ce qui en soit a du sens, mais là ça dérape... Cette Blanca se révèle agir comme une adolescente capricieuse, elle semble en oublier ses enfants, ses amis... Le très gros problème pour moi c'est que ça dure TOUT le livre, on s'attend à ce qu'un moment elle tape du pied et remonte à la surface, mais non elle se complaît dans cette situation de désespoir où elle se comporte en princesse tyrannique avec tout le monde sous prétexte de sa tristesse (elle va même jusqu'à séduire le copain de sa meilleure amie, vous voyez le genre...). Et alors que le roman s'ancre dans la réalité on a soudain l'impression d'être dans un film moyennement réussi ; tous les hommes qui se trouvent sur le passage de Blanca cherchent immédiatement à la séduire (souvent de manière pas très délicate), ils succombent tous et elle en profite, les prend, les jette, hésite, part et revient. Bref, un peu ça va, mais sur tout le roman ça devient totalement horripilant !!!!
J'aurai aimé en apprendre d'avantage sur les liens entre Blanca et ses enfants par exemple. La voir dans son rôle de mère, responsable, adulte. La voir, la connaitre, la découvrir en battante, en femme forte et pas en femme enfant. 
C'est terrible car l'écriture de l'auteure est vraiment intéressante et certains personnages mériteraient un peu plus d'attention. 
La plume de Milena Busquets est très agréable, et heureusement car sinon je n'aurai pas terminé ce roman (merci Blanca). L'écriture est fluide et les descriptions très fines. On imagine très bien les différents lieux du livre sans jamais être écrasé sous des phrases lourdes et gauches. 

Je suis donc bien embêtée avec ce livre. J'ai détesté, mais vraiment de manière incroyable le personnage de Blanca mais l'écriture de l'auteure était tout à fait agréable... Alors je fais quoi ? 
Ce type de personnage on a vu des centaines dans des romans ados un peu clichés, voilà le problème, sauf que dans ces romans là les héroïnes ont  16 ou 17 ans et on traite d'états d'âmes d'ados quoi ! 
Blanca c'est un peu à elle seule un mauvais remake des petits mouchoirs. Sauf que dans le film, à un moment, les personnages réagissent... 

Vous savez quoi ? lisez-le à l'occasion et vous me direz ce que vous en avez pensé. 

Vivez (vraiment, sans clichés) Lisez !

p.s : J'ai lu ce roman dans le cadre d'un challenge sur Livraddict "Si j'étais un livre", n'hésitez pas à aller voir de quoi il s'agit sur le site. 

samedi 3 octobre 2015

Seul dans le noir, Paul Auster

Paul Auster, une grande histoire d'amour qui a commencé avec Mr Vertigo qu'on m'avait offert et que j'ai dévoré ! Donc autant vous prévenir j'aime énormément le style de l'auteur et sa capacité de transporter le lecteur dans une langue superbe.

Seul dans le noir ... donc, ou un auteur est-il nécessairement un schizophrène ? 



Le résumé :

"Seul dans le noir, je tourne et retourne le monde dans ma tête tout en m'efforçant de venir à bout d'une insomnie, une de plus, une nuit blanche de plus dans le grand désert américain."
"Ainsi commence le récit d'August Brill, critique littéraire à la retraite, qui, contraint à l'immobilité par un accident de voiture, s'est installé dans le Vermont, chez sa fille Miriam, laquelle ne parvient pas à guérir de la blessure que lui a infligée un divorce pourtant déjà vieux de cinq ans, et qui vient de recueillir sa propre fille, Katya, anéantie par la mort en Irak, dans des conditions atroces, d'un jeune homme avec lequel elle avait rompu, précipitant ainsi, croit-elle, le départ de ce dernier pour Bagdad... Pour échapper aux inquiétudes du présent et au poids des souvenirs, peu glorieux, qui l'assaillent dans cette maison des âmes en peine, Brill se réfugie dans des fictions diverses dont il agrémente ses innombrables insomnies. Cette nuit-là, il met en scène un monde parallèle où le 11 Septembre n'aurait pas eu lieu et où l'Amérique ne serait pas en guerre contre l'Irak mais en proie à une impitoyable guerre civile. Or, tandis que la nuit avance, imagination et réalité en viennent peu à peu à s'interpénétrer comme pour se lire et se dire l'une l'autre, pour interroger la responsabilité de l'individu vis-à-vis de sa propre existence comme vis-à-vis de l'Histoire. En plaçant ici la guerre à l'origine d'une perturbation capable d'inventer la "catastrophe" d'une fiction qui abolit les lois de la causalité, Paul Auster établit, dans cette puissante allégorie, un lien entre les désarrois de la conscience américaine contemporaine et l'infatigable et fécond questionnement qu'il poursuit quant à l'étrangeté des chemins qu'emprunte, pour advenir, l'invention romanesque." Actes Sud.

Mon avis :

Voilà le résumé en dit beaucoup. Dans ce roman de Paul Auster il faut lire entre les lignes. Derrière l'intrigue, ou les intrigues, il faut repérer la mise en abîme du métier d'écrivain qui est, ce qui me semble, le plus intéressant. Bien évidemment on se demande ce qui va arriver aux personnages inventés dans l'obscurité par Auguste Brill, la réalité et la fiction vont-elles finir par se rencontrer en bas de l'escalier grinçant ? Katya va-t-elle arrêter de se noyer devant les grands classiques du cinéma ? 
Tout le récit tourne autour de la figure de l'imaginaire ET de l'imagination, que ce soit par la création des histoires de Brill, par les films que regardent grand-père et petite-fille, mais aussi à travers le livre que Miriam écrit. Il y a donc 1000 façons de raconter des histoires et autant de manière de s'exprimer ou de retrouver son passé. Voilà ce que le texte nous apporte. A en croire Auster, on laisse toujours une part de soi dans sa création et c'est totalement limpide dans le cas d'Auguste Brill et de ses histoires d'insomniaques. On retrouve les grands personnages de sa vie dans son invention, mais aussi ce qui le terrifie au plus profond de lui, disparaître sans laisser de traces .... Peut-être est-ce aussi la peur de Paul  Auster ? Mais je ne vais pas m'aventurer sur une théorie bancale concernant la psychologie de notre auteur. Je dois juste vous dire que j'ai été bien moins touché par le côté contexte politico-géographique des Etats-Unis qui ne me semble pas du tout assez développé. Même si l'auteur affirme que tout est parti des élections à la suite desquelles il s'est imaginé deux Amériques, une en guerre contre l'Irak et l'autre non...
Ce très court livre est à lire pour bien des raisons, la principale restant, pour moi, la qualité et la fluidité de la plume de l'auteur. 

Pour aller plus loin :

Interview intégrale de l'auteur pour la sortie de Seul dans le noir : http://www.dailymotion.com/video/x82mgl_paul-auster-sur-rue89-l-interview-i_creation

Bonnes lectures. 

Vivez, lisez !